Mercredi 22 octobre 3 22 /10 /Oct 20:23

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Djamila sonna à la petite porte dont elle avait noté l’adresse sur un morceau de papier. L’endroit n’était pas très accueillant. Elle avait devant elle une surface de bois grise sur laquelle avait été placé un judas, qui évoquait assez bien l’entrée d’une forteresse. Le cabaret avait une telle allure de tous les côtés, mais la porte réservée aux clients était plus grande et d’allure beaucoup moins repoussante. Djamila était passé devant par curiosité, sans s’arrêter, juste pour constater que l’établissement était fermée en cette heure matinale.

L’interphone grésilla et une voix masculine demanda à la visiteuse de décliner son identité. Elle le fit, et un court instant plus tard, la porte s’ouvrit. Djamila fit un pas en avant mais trouva sur son chemin un homme gros comme un tonneau, dont le costume soigné ne diminuait pas vraiment l’aspect patibulaire.

« J’ai rendez-vous avec monsieur Poret, déclara-t-elle.

— Oui, je sais. Entrez. »

La visiteuse s’inséra entre le gros homme et la porte, et se retrouva dans un couloir obscur, éclairé par une unique ampoule trop faible. Elle eut l’impression d’être descendue sous terre. Le portier repassa devant elle et se mit à avancer avec le pas lent d’un éléphant. Il alla jusqu’au bout du couloir, tourna à droit et monta un escalier qui aboutit à une salle au sol recouvert de moquette noire. Des lampes de plusieurs couleurs tapissaient le plafond, créant l’ambiance que l’on attendait dans un cabaret.

Pour le moment, les lieux semblaient déserts. Le portier poursuivit sa marche vers un couloir large et court et frappa à une porte. La visiteuse aperçut « Directeur », placée à hauteur d’homme.

« Dany, Djamila est ici, annonça le gros homme.

— Très bien ! fit une voix masculine plus joyeuse. Fais-la entrer. »

Djamila passa le seuil et entendit la porte se refermer derrière elle.

Elle se trouvait dans un bureau dépourvu de fenêtres, mais vraisemblablement pas d’aération, de style extrêmement sobre. Près le mur opposé, se trouvait un grand bureau derrière lequel était assis un homme d’âge difficile à déterminer, aux cheveux noirs coupés très courts, vêtu d’une chemise aussi sombre que sa toison. Il avait le visage un peu rude, mais un sourire rassurant étirait ses lèvres.

« Bonjour monsieur, dit Djamila en s’avançant vers lui.

— Appelez-moi Dany, répondit-il. Car je pense que nous allons devenir très vite intimes. Et puis c’est la coutume de la maison de n’utiliser que les prénoms. »

Djamila s’était sentie complètement déshabillée dès le premier regard. Dany Poret avait manifestement l’habitude de jauger les femmes.

« Asseyez-vous, dit-il en désignant une chaise devant son bureau. Mettez-vous à l’aise. »

La visiteuse enleva son manteau pour le déposer sur le dossier de la chaise. Dessous, elle portait une robe sans manches, qui descendait jusqu’au bas de ses cuisses. Elle se sentit tout de suite plus à l’aise, car cette pièce était surchauffée.

Elle posa son sac à côté de la chaise et s’assit. Dany restait enfoncé dans son grand fauteuil, continuant à la dévisager. Sur son bureau, il n’avait guère posé qu’un ordinateur portable, dont l’écran lui envoyait un peu de lumière.

 

« J’ai sous les yeux vos photos, déclara-t-il. Elles sont très belles.

— Merci.

— Vous êtes marocaine ?

— Je suis née en France de parents marocains.

— Vous êtes musulmane ?

— Officiellement oui, mais en fait, non. Je ne suis pas croyante.

— C’est très rare de trouver une Maghrébine... Très rare... Vous allez être précieuse pour moi, Djamila. Néanmoins, je tiens à mener cet entretien correctement. Je dois vérifier si vous avez toutes les qualités nécessaires pour travailler ici. Vous avez fait de la danse ?

— Oui.

— What is your level in English ?

— I can speak fluently.

— Parfait ! Je vais donc vous expliquer quel sera votre travail et je vous demanderai si vous êtes d’accord. Ce cabaret appartient à la société S***. Il reçoit essentiellement des élus et des hommes d’affaires français et européens, bien qu’il soit en principe ouvert à tout le monde. Nous avons actuellement six filles qui travaillent à la fois comme hôtesses et danseuses, mais nous voulons porter ce nombre à quinze, en vue du prochain congrès des maires de France. C’est pourquoi vous êtes ici. Vous serez en CDD de deux mois, reconductible si vous me donnez entière satisfaction. »

Le regard de Dany se fit plus perçant.

« Je recherche des filles capables de rivaliser avec celles du Penthouse Club de Paris, poursuivit-il. Mais non content d’être belles, elles doivent être extrêmement chaudes. Est-ce votre cas, Djamila ?

— Oui.

— Vous pourrez satisfaire tous les désirs de vos clients ?

— Oui.

— Jusqu’à présent, la plupart des mes candidates sont des filles de l’est. Des Russes, des Polonaises, des Tchèques. Elles sont sexy et ne demandent qu’à baisser leurs culottes, mais elles ne parlent que quelques mots de français. Je suis assez surpris d’avoir trouvé une Maghrébine.

— Il ne faut pas croire qu’elles n’aiment pas le sexe.

— Vous êtes une baiseuse expérimentée ?

— Oui.

— Et vous avez fait de la danse ?

— Oui. »

Dany fit défiler des images sur l’écran de son ordinateur, en les regardant d’un air songeur.

« Vous êtes vraiment splendide, murmura-t-il. Vos seins sont-ils naturels ?

— Oui.

— Vous avez toujours la chatte aussi bien rasée ?

— Oui. Je me suis préparée.

— Je compterai donc sur vous pour prendre soin de nos clients. Comprenez bien que je ne suis pas un proxénète et que vous travaillerez ici avec le statut d’hôtesse. Vous n’êtes pas dans un bordel. Les clients pourront vous mater autant qu’ils le voudront, mais ils auront l’interdiction absolue de vous toucher. Cependant, vous aurez la permission d’échanger vos coordonnées et de fixer un rendez-vous. Ce qui se passe en dehors de cette maison relève de votre vie privée. »

Dany effectua quelques manipulation sur son ordinateur, le referma et le mit de côté.

 

« Les relations sexuelles sont permises au sein de cet établissement, entre membres du personnel, ajouta-t-il en donnant à Djamila un regard de prédateur. Entre adultes consentants, tout est autorisé, du moment que cela n’empiète pas sur le travail. Vous sentez-vous prête ?

— Oui.

— Pouvez-vous me donner vos documents médicaux ? »

Djamila tira plusieurs feuilles de son sac et les tendit à son futur patron. Ils comprenaient les résultats d’examens gynécologiques et d’un test de dépistage du sida. Dany les parcourut attentivement, sans omettre une seule ligne.

Par erika-sauw
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